La cornée est le tissu transparent constituant le « hublot » de l’œil. Son épaisseur est de 550µm en moyenne. Pour comprendre les techniques de greffe de cornée, il faut connaître la structure de la cornée. Celle-ci est composée de 3 couches parallèles :

• L’épithélium : constitue la couche la plus superficielle, elle a un rôle de protection.
  
  
• Le stroma : qui constitue 90% de l’épaisseur cornéenne. Composé majoritairement de collagène, la disposition particulière des fibrilles de collagène lui donne son formidable pouvoir de transparence.
  
  
• L’endothélium : il s’agit d’une couche de cellules tapissant la face interne de la cornée. Elle agit comme une « pompe » permettant au stroma de garder sa transparence en évitant qu’il ne s’hydrate.
  
  

La greffe de cornée vise à remplacer le tissu cornéen malade par un tissu cornéen d’un donneur, par définition sain. La cornée étant un tissu avec un privilège immunologique (c’est-à-dire que les réactions immunologiques et inflammatoires sont contrôlées grâce à une barrière hémato-oculaire) elle ne nécessite pas de compatibilité du donneur. Néanmoins, les risques de rejet existent, ce qui oblige à prescrire de manière prolongée (parfois à vie) un traitement anti rejet, le plus souvent sous forme de gouttes oculaires. L’indication d’une greffe de cornée peut être retenue soit en cas de diminution de la transparence de la cornée, de modification de sa forme, de perte de son intégrité ou, dans de rares cas à visée esthétique (ceci est plus discuté). La greffe de cornée ne sera réalisée qu’en dernier recours, en cas d’échec de toutes autres procédures.
Historiquement, toute la cornée du patient était remplacée. Depuis l’essor des techniques lamellaires, le pronostic des greffes de cornée s’est nettement amélioré.